JEMA 2021 / J5 – Portfolio 2020/2021

Couverture Portfolio 2020-2021

Pour cette cinquième journée des JEMA 2021, le voyage se poursuit jusqu’à l’aboutissement de la pièce, à la recherche de l’émotion du vivant.
Je vous livre son cheminement jusqu’à la la touche finale à travers ces quelques mots, et vous donne un aperçu du résultat de ma démarche grâce au portfolio vidéo de l’année écoulée.

Elle est née d’une idée, d’une image, d’un son, d’un mouvement; c’est charnel. Il faut la créer avec ce pain de terre nu, plutôt gris. Cette idée prend forme, je la modèle, l’imagine, la force à devenir. Une forme globale d’abord, un volume. Je la soupèse, l’observe, l’adopte.
J’imagine sa structure, son corps, je la regarde, la contourne et la modèle encore. Tout est mouvement, caresses, étirements. La forme se concrétise, un temps de repos pour le séchage, je la griffe, l’enduis de barbotine, colle ou décolle, place et replace, tout est mouvement sur la tournette, je la vois de tous côtés, elle nait sous mes doigts. Je l’imagine déjà finie, elle sera belle. Je l’espère déjà aimée par le regard des autres.

Puis vient le moment de l’enfournement, un frémissement et une inquiétude suivi d’une excitation surgissent. Finalement c’est comme un gâteau que l’on met au four après avoir léché le plat pour en imaginer le goût. Elle sortira biscuitėe, moins fragile, encore poreuse prête à être encore embellie par l’émail. Je pose l’émail sur la pièce par petites touches au pinceau. Ainsi comme la rosée du matin, elle scintillera à la lumière du soleil.

Deuxième enfournement, même frémissement, inquiétude et excitation, mais cette fois ci, c’est la dernière étape. 48 heures, c’est long, c’est une attente, un moment important, un rendez-vous.
Je la sors, je suis heureuse, contente,..émue même. J’espère qu’elle sera désirée et aimée. Quand elle partira, elle emportera un peu de moi.

 

It was born from an idea, from an image, a sound, a movement ; it’s carnal. I have to create it from this nude loaf of almost grey clay. This idea is in a state of becoming I work it, I model it, I give it shape, I force it to become. A global form first, a volume. I judge it, I gaze at it, I adopt it. I imagine its structure, its body, I look at it again and again from all angles, turn it as I move around, and model it some more. It’s full of movement, caressing, stretching.
The form materializes, a little resting time to dry, I scratch it, I coat it with slurry, I stick it, unstick it, I place and replace it, everything is in movement on the «tournette», I check it from all angles, it is being created from the touch of my fingers I imagine it already finished, it will be beautiful. I already hope that it will be loved by the eyes of others.
Then, when it comes for the time for it to be put in the oven, a quivering, anxiety followed by excitement, enthusiasm suddenly comes over me. After all, it’s the same emotion as when we put a cake in the oven after having licked the plate to imagine its taste. it will come out in biscuit, less fragile, still porous ready to be enhanced by the glaze.

I soak it in the glaze or I add small touches with a brush. Like the dew, it will shine in the morning sunlight. At the second baking, it is the same quivering, quaking, the same anxiety followed by excitement and enthusiasm, but this time, it is the last step, 48 hours,..it’s a long time to wait, a very important moment, a rendez-vous : anything could happen.
I take it out, success, I am happy, a feeling of contentement…I’m moved.
I hope this piece will be desired and loved. When it leaves my workshop, it’ll take a piece of me with it.